Résumé
- L’étude PestiRiv, conduite par Santé publique France et l’ANSES, montre que les personnes vivant près des vignes ont une exposition mesurable et plus élevée aux pesticides que les personnes vivant loin des cultures. Santé publique France
- L’augmentation d’imprégnation est constatée chez les adultes et chez les enfants, et elle se renforce durant les périodes de traitements; les enfants de 3–6 ans apparaissent parmi les groupes les plus concernés.
- L’étude décrit l’exposition (air, poussières, aliments, urines, cheveux) mais ne fournit pas d’évaluation des effets sanitaires; elle sert de base pour orienter des mesures de prévention et des recherches ultérieure
Contexte et objectifs
- Lancée par l’ANSES et Santé publique France à partir de 2021, PestiRiv vise à comparer l’exposition réelle aux pesticides des habitants à <500 m des vignes versus habitants à >1 km de toute culture, sur un grand maillage national. Santé publique France
- Objectifs : mesurer niveaux d’exposition, identifier facteurs influents (distance, comportements, saisons), et croiser matrices environnementales et biologiques.
- C'est une étude de grande ampleur, porte sur 264 zones avec 56 substances. Elle a été réalisée en 2021 et 2022. Elle a impliqué pres de 2000 adultes et 750 enfants.
Principaux résultats
- Niveaux plus élevés chez les riverains : personnes vivant près des vignes présentent des concentrations plus élevées de plusieurs substances actives dans les matrices mesurées comparées aux non-riverains. L’effet est observable chez les adultes et chez les enfants. Santé publique France
- Effet saisonnier / période de traitement : l’imprégnation augmente pendant les périodes où les traitements phytosanitaires sont appliqués ; c’est un signal fort de dispersion (dérive, réenvol, redéposition).
- Enfants particulièrement vulnérables : les plus jeunes (3–6 ans) montrent des sur-imprégnations plus marquées dans certains biomarqueurs, ce qui attire l’attention car l’enfance est une période sensible du point de vue développemental.
- Niveaux absolus : plusieurs médias et analyses soulignent que, malgré la différence avec les non-riverains, les concentrations restent globalement faibles pour la plupart des marqueurs étudiés — toutefois la signification toxicologique à long terme n’est pas établie par cette étude. (conclusion partagée par les porteurs de l’étude). Le Point.
Conséquences et recommandations
- Les autorités préviennent que les résultats justifient des actions de prévention (réduction de dérive, information des riverains, bonnes pratiques agricoles et domestiques) et orientent des recherches plus spécifiques sur les effets sanitaires. Santé publique France
- Forte incitation à réduite au strict nécessaire l'utilisation des produits de traitements, dits phytopharmaceutiques.
- La nécessité d'informer les habitants avant les traitements pour que ceux-ci prennent leurs dispositions.
- Ces résultats alimenteront l’évaluation réglementaire et les décisions locales (zones tampons, conditions d’application, communication aux habitants).
A l'intérieur des habitations, l'utilisation possible d'épurateurs d'air avec une filtration de qualité médicale sera un élément complémentaire de protection des habitants, particulièrement les plus fragiles.